Jardinier, pour une économie du don

Frédéric Dupont, était l’un des 1 100 acteurs de l’« économie de communion » que le pape a encouragés, samedi 4 février, à poursuivre leur vision d’une économie centrée sur le partage « des profits, des biens et des talents », contre « l’idolâtrie de l’argent ».

Publié dans La Croix le 05/02/2017

170204 Udienza Papa 09 Frederic Dupont ridFrédéric Dupont se souvient bien quand Chiara Lubich a lancé l’« économie de communion » en 1991. Face à la pauvreté des quartiers de Sao Paulo (Brésil), la fondatrice des Focolari invitait à créer des entreprises qui, suivant les lois du marché, produiraient des biens destinés à « être mis librement en commun » pour « relever les pauvres, créer des emplois et promouvoir la culture du don plutôt que celle de l’avoir ».

L’économie de communion : un choix économique mais aussi humain

« Avec mon père, on avait enfin trouvé notre raison de travailler », raconte ce jardinier-paysagiste de 48 ans, patron d’une petite entreprise de 15 salariés dans la métropole lilloise. « On aimait créer des jardins, mais il y avait toujours cette question : que faire de cet argent ? L’économie de communion a changé toute la finalité de l’entreprise : il ne s’agissait plus de s’enrichir mais de redistribuer. »

Un choix économique mais aussi humain. « L’idée est que cette communion se vive aussi dans les relations humaines, explique-t-il. Dans l’entreprise aussi, l’autre est un frère. » Et si les salariés ne sont pas du tout obligés d’adhérer à l’économie de communion, tous connaissent dès leur embauche le projet de l’entreprise.

« Petit à petit, des choses font leur chemin », assure-t-il, racontant ainsi comment un de ses salariés, qui le remplace lors de ses absences, a préféré donner à un autre la prime qu’il recevait, parce qu’il avait plus travaillé que lui. « La démarche de don se propage, se réjouit le chef d’entreprise. La clé, c’est la réciprocité : on donne et on reçoit. C’est source de joie. »

Encouragement du pape François

« Nous essayons de changer la vie dans la microéconomie », assure Frédéric Dupont pour qui l’économie de communion se décline de mille façons : « L’idée est de combattre la pauvreté. Ce peut être en donnant un toit ou à manger. En France, cela passe par la création d’emplois. C’est là-dessus que nous pouvons agir ». Pas toujours facile pour autant. « J’ai perdu des marchés parce que je refusais le travail au noir », reconnait-il.

D’où le besoin d’encouragement de la part du pape François qui recevait samedi 4 février les acteurs de l’économie de communion. Tout en reconnaissant qu’il s’agit d’« une expérience pour l’heure limitée à un petit nombre d’entreprises, minuscule face au grand capital dans le monde », il les a invités à persévérer pour « changer les règles du jeu du système économique et social ».

Mettant en parallèle les victimes du système économique et l’homme agressé par des brigands dans la parabole du Bon Samaritain, il a expliqué qu’il fallait certes « prendre soin de la victime (…) en y associant le marché, l’aubergiste ». « Mais il s’agit surtout, d’abord de se battre contre les brigands, a assuré le pape, combattre les structures de péchés qui produisent brigands et victimes. »

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