Une expérience d’Économie de Communion inspirée par un voyage en avion.
de John Mundell
Au terme d’une de ces longues journées de voyage intercontinental, je venais finalement d’embarquer sur l’avion qui devait me porter à ma destination finale. J’étais fatigué, mais aussi heureux d’être parmi les premiers à monter à bord car il y avait encore beaucoup de place dans les coffres à bagages pour y ranger ma valise cabine et ainsi laisser le maximum d’espace pour mes jambes et mes pieds. Après avoir hissé et rangé ma valise, je me suis assis à ma place et j’ai regardé monter les autres passagers. L’avion se remplissait ainsi que les coffres à bagages. Les gens avaient de plus en plus de mal à remiser leurs bagages De fait la dernière personne à monter a commencé en vain à chercher de la place pour sa petite valise. Arpentant le couloir dans les deux sens, elle ne trouvait pas la moindre place dans les coffres. Rien. Je me disais en moi-même : « Veinard que je suis d’être monté de bonne heure pour ne pas avoir à faire ce que cette perssonne est en train de faire ! »
Après ce qui m’a semblé une longue minute, le malheureux passager cessa de marcher, manifestement frustré, quand soudain une voix se fit entendre en provenance des sièges : « Hep ! Je pense que ma valise je peux la mettre sous mes pieds ! » Un homme se leva, retira du coffre sa valise et la fit glisser sur son siège. Il prit une seconde pour regarder l’homme en peine avec son bagage, lui sourit et dit : « Et voilà, ça marche ! ». « Merci mon pote ! » fut la réponse tandis que chacun s’asseyait à sa place. Je me suis littéralement figé sur mon siège pendant un instant, complètement abasourdi. Et puis j’ai commencé à regarder les autres passagers pour voir si quelqu’un d’autre avait assisté au petit miracle que je venais de voir. Je ne pouvais y croire ! Je voulais secouer la personne à côté de moi pour lui dire : « Tu as vu ce que je viens de voir ? » Soudain, je me suis senti honteux et un peu triste de ne pas avoir pensé à faire moi-même la même chose. Alors que j'étais assis là, ne pensant qu'à moi, ce garçon « miraculé » a profité de l'instant et a fait un véritable acte de bienveillance. Wow !
J’ai repensé à ce moment pendant toute la journée suivante, en me disant : « si seulement j’avais une autre chance » je ferais certainement le bon choix. Le lendemain, lors de la réunion avec le groupe des intervenants pour la conférence où je devais parler, une femme de notre groupe est arrivée en retard en se rendant compte qu’elle avait oublié d’apporter sa propre partie de la présentation. On s’est tous regardé un instant en se demandant quoi faire. Puis, j’ai soudain réalisé que j’avais une copie papier de son topo dans ma chambre d’hôtel à environ 10 minutes. « Pas de problème ! » ai-je dit « Je cours récupérer son topo ». Je me suis immédiatement levé en direction de la sortie, sachant que, si je me dépêchais, je serais de retour avec 15 minutes d’avance. J’arrivai à moitié essoufflé à ma chambre d’hôtel et récupérai le topo. Sur le chemin du retour, j’éprouvais un peu d’orgueil parce que cette fois je n’avais pas loupé le « moment » pour un acte d’amour.
Soudain, s’arrêta devant moi un autobus de la ville, et de l’autobus apparurent deux religieuses âgées : la première s’affairait à décharger un fauteuil roulant pour la seconde qui descendait lentement les marches de l’autobus. J’ai continué mon chemin me convaincant que, pour ce jour, un acte d’amour ça suffisait. Je me disais aussi que quelqu’un d’autre allait certainement se proposer pour les aider. Puis j’ai pensé qu’il y avait là un autre de ces « moments ». Je me suis arrêté, j’ai fait demi-tour et je suis retourné pour aider à tirer le fauteuil roulant en position pour son « conducteur ». Comme je l’ai découvert plus tard, les deux religieuses se dirigeaient vers le même bâtiment que celui vers lequel je courrais, à environ six pâtés de maisons. Durant l’agréable promenade vers notre destination, tandis que je poussais la sœur la plus âgée (93 ans) avec la sœur plus jeune (86 ans) qui marchait à mes côtés, nous avons eu le temps de partager. Moi, j’ai beaucoup appris sur leurs vies riches et comment elles ont trouvé leurs vocations, et elles, de leur côté, elles ont découvert mon engagement dans une nouvelle façon de faire entreprise appelée Économie de Communion. Ce fut un très bel échange et, au moment de se quitter, la sœur la plus âgée dit : « Jeune homme, un grand merci. Tu seras dans nos prières »
Je suis entré dans le bâtiment et me suis précipité dans la salle, découvrant qu’il ne me restait que deux minutes avant la présentation. Inutile de dire que la salle qui était vide quand je suis sorti s’était remplie. La présentation avec nos différents orateurs s’est déroulée sans problème. Tandis que, après notre topo, je rangeais mon ordinateur portable dans sa pochette, je n’ai pu m’empêcher de penser aux deux religieuses et au pouvoir de leur prière, mais surtout à l’homme bienveillant sur l’avion qui, la veille, m’avait rappelé qu’il est toujours temps pour un acte d’amour.
John Mundell, Mundell & Associates, Indianapolis, Indiana, USA (Juin 2012)
Foto dell'immagine di anteprima di Kelly Lacy da Pexels